De nombreux pédiatres, psychanalystes, éducateurs… se sont penchés sur la question de la relation mère/enfant mais Donald Woods WINNICOTT a ma préférence…
Pour vous le présenter en quelques mots (sans rentrer dans les détails de ses travaux) WINNICOTT (1887- 1971) était un pédiatre et est devenu par la suite psychanalyste pour enfants. Il s’est beaucoup inspiré des travaux de Mélanie Klein mais est allé bien plus loin dans l’apport de l’environnement primaire (relations précoces mère/bébé). Nous lui devons entre autre le concept « d’objet transitionnel » dont vous avez forcément entendu parler! Le fameux « doudou » de nos enfants!
Ce que j’aimerais aborder aujourd’hui pour introduire cette nouvelle rubrique c’est son concept de « mère suffisamment bonne » ( « good enough mother »). Et oui nous ne sommes pas des mères parfaites (Ah bon?!) et c’est tant mieux!
L’idée globale (et simplifiée!) de la mère suffisamment bonne c’est qu’elle ne doit ni l’être trop, ni pas assez! Nul besoin de vous expliquer pourquoi une mère qui ne serait pas assez bonne est dangereuse et angoissante pour l’enfant… mais alors pourquoi une trop bonne mère n’est pas une bonne mère?
Selon WINNICOTT une trop bonne mère serait, par exemple, une mère qui anticiperait les besoins de son enfant (lui donner à manger avant qu’il ne puisse ressentir la sensation de faim par exemple). En agissant de la sorte, la trop bonne mère empêche son enfant de ressentir des sensations (la faim, le froid par exemple), des affects (la tristesse, la colère…) ou encore d’éprouver du désir. La vie est aussi faite d’embûches, de déceptions et d’échecs, d’envies et de frustrations et en étant une mère suffisamment bonne vous préparez votre bébé à devenir un adulte qui sera capable de faire face aux difficultés de la vie sans être anéantis à chaque étape difficile.
Alors plus de raison de se culpabiliser si vous vous êtes mal organisée et que bébé pleure pendant que vous vous dépêchez de préparer son repas, si vous avez oublié de couper la grosse étiquette qui gratte sur son body (pourquoi il y a toujours de grosses étiquettes partout?!), si vous avez trop couvert (ou pas suffisamment) votre enfant avant de sortir, ou si un soir où vous étiez un peu fatiguée vous avez manquée de patience avec l’aîné… Pas de panique, si vous faites ce genre de choses c’est que vous êtes une mère suffisamment bonne. Et ça c’est une bonne nouvelle! Apprendre à son enfant à ressentir et gérer la frustration c’est primordial et indispensable pour sa construction. Aux alentours de 2 ans votre petit traversera cette étape du passage du principe de plaisir au principe de réalité et vous fera payer (à renfort de grosses crises de colère!) sa frustration. C’est compliqué pour les enfants et aussi pour les parents mais c’est une étape importante et malheureusement indispensable.
Nous reviendrons probablement dans un prochain article sur ces fameuses phases d’opposition car je pense sincèrement qu’un peu de théorie aide à comprendre et donc à surmonter les difficultés. Encore une fois, il ne s’agit pas de vous donner des conseils (s’il existait une formule magique tout le monde l’utiliserais!) mais simplement de vous aider à comprendre pour prendre suffisamment de distance et gérer au mieux cette période que vous êtes peut-être en train de vivre avec votre enfant/adolescent.
Vous faites de votre mieux, il y a parfois des ratés et c’est tant mieux! Continuez à être une mère suffisamment bonne c’est bon pour tout le monde et surtout pour votre enfant! Chères mères suffisamment bonnes, bon courage et surtout ne changez rien vous êtes « parfaites » 😉 !
à très vite!
Mme Elle pour -La belle vie Family-
Crédit photo: Dan photographe
Ah merci pour ce petit article qui rassure!! Etre mère n’est pas facile et de tout repos mais qu’elle belle récompense quand on les voit grandir et s’épanouir!!
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Ce n’est pas facile d’être mère mais souvent on s’en sort mieux que ce qu’on imagine 😉
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Merci pour cet article très intéressant ! Je pense parfois être une trop bonne mère ou maman louve et je couve trop mes filles. Je culpabilise aussi parfois quand j’ai moins de patience. Il faut que je lâche prise !
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Je suis certaine que tu fais ce qu’il y a de mieux pour tes filles 🙂 ❤
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Cet article est super interessant et complètement rassurant et déculpabilisant! Merci beaucoup je pense que ca va m’aider a lacher prise au quotidien. Ah je viens de lire les commentaires précédents qui disent la meme chose :-)!
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Nous sommes toutes dans le même cas ;-)! Et c’est bon signe! Parole de psychologue!
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Cet article est très intéressant, il est rassurant et déculpabilisant je trouve. Du coup terminé le stress et la pression pour être au top et vive l’imperfection! Merci beaucoup je serais plus détendu au quotidien je pense
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Et quand tu auras de nouveau trop de pression viens relire l’article… 😉
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J ai hâte de lire le prochain article pour pouvoir mieux comprendre ces phases d opposition où l on se sent démuni. Chez nous il y a deux petits bonhomme de 20 et 33 mois alors l opposition fait partie du quotidien…
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Ah oui 20 et 33 mois c’est la période du « non »!
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Encore merci pour cette nouvelle rubrique vraiment inspirante!
Une interrogation : j’imagine que ce concept est applicable au père également?
Belle semaine!
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Oui bien sûr mais Winnicott a principalement travaillé sur les relations précoces. La mère a une place très importante les premiers mois de vie du bébé et le père a un rôle bien à lui, très différent mais tout aussi important! Cela m’inspire un prochain article sur la place du père :-). Merci pour vos commentaires cela permet de faire vivre le blog et les interactions sont toujours très enrichissantes!
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Très bien résumé, je trouve 🙂
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Je vis une période bien difficile avec ma fille… En pleine période d’opposition (2,5 ans), et qui veut aussi jouer au bébé depuis l’arrivée de son petit frère, ne cesse d’embêter son grand frère … Sa nounou adorée est en congé mat, et je n’arrive pas à savoir si elle fait des crises en arrivant chez la nouvelle parce que c’est l’âge ou parce que c’est vraiment dur pour elle! Je ne veux pas nier le fait qu’elle ait des sentiments et des envies. Mais je ne sais vraiment pas ce qui est mieux pour elle et son petit frère!? Bref, pas facile de les gérer et surtout d’accepter des mode de garde qui ne nous conviennent pas 100% juste parce qu’on ne peut pas faire autrement… Je serais contente d’être une « mère suffisamment bonne » mais pour l’instant je suis surtout une maman débordée et qui se demande si elle va y arriver un jour!?
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J’ai écrit un article sur l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille… J’espère que cela t’aidera… Ta fille ne doit effectivement pas être très bien il y a eu beaucoup de changement pour elle visiblement! Son comportement n’a rien d’inquiétant mais cela doit être très difficile pour toi surtout! Tu es une mère suffisamment bonne qui doit gérer de nombreux changements et je suis certaine que tu le fais très bien, même si cela t’épuise. Rassure bien ta fille et parle lui de ce qu’il se passe en ce moment (prends des livres sur les différents sujets si tu n’arrives pas à trouver les mots ;-)!). Courage, c’est difficile d’être parent ❤
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